Louer un DG à temps partagé

1.Pouvez-vous vous présenter ? Quel est votre parcours ?

Pierre Lehn, 55 ans, marié et père de 2 enfants. J’habite près de Strasbourg.

J’ai travaillé en tant que cadre dirigeant dans un groupe d’origine allemande, leader mondial dans son secteur d’activité, durant 28 ans. Orienté vers la vente et la stratégie d’entreprise, j’ai occupé des fonctions à fortes valeurs ajoutées managériales dans des postes de Directeur Marketing, DG, Directeur Commercial, et ai eu l’occasion de créer une filiale sur le marché français. Mes nombreux déplacements et missions à l’étranger (principalement en Allemagne et 18 mois en Suisse) m’ont apporté, en plus de l’expérience professionnelle, une ouverture sur d’autres cultures et modes de fonctionnement des entreprises.

2. Vous avez fondé Calade Conseils en 2018. Comment est né le projet ?

Après ma rupture avec le monde de l’entreprise, je me suis posé de nombreuses questions : quelle est ma stratégie de vie ? Qu’est ce qui est important ?  Que faire pour rebondir, pour rayonner ? Comment exploiter toute cette expérience ? A qui en faire profiter ? Sous quelle forme ? En intégrant le fait qu’à partir de 50 ans en France, on est considéré comme un sénior… sans compter que l’on est « cher » sur le marché du travail.

J’ai donc décidé de créer CALADE Conseils pour allier choix de vie et développer une entreprise à la carte.

3. Vous entendez accompagner les dirigeants dans leur fonction de chef d’entreprise. Quels services proposez-vous concrètement ?

Un humain prend 35 000 décisions par jour. Que dire s’il est en plus un chef d’entreprise ! Dans un environnement en mouvement et aussi complexe, comment peut-il être sûr de prendre les meilleures décisions pour lui et son entreprise ?

Comment gérer le court, le moyen et le long terme ? Comment un entrepreneur peut-il à la fois être expert dans son métier, maîtriser les évolutions de la réglementation, vendre physiquement à ses clients, gérer son entreprise, négocier un prêt, fidéliser ses clients, manager son personnel, suivre ses budgets, embaucher et investir, et en plus, vendre en ligne, se diversifier, faire du “clic and collect”, communiquer sur les réseaux sociaux, soigner son e-réputation, gérer ses avis clients … ?

L’entrepreneur « sachant-tout-faire » est mort. L’entrepreneur du futur est un “entrepreneur-accompagné”.

Il y a les assistants numériques. Ils permettent déjà au dirigeant d’avoir une information de qualité en temps réel, et une organisation plus fluide.  Ils alertent ce dernier en cas d’écart avec ses objectifs et l’orientent vers les affaires les plus rentables ; ils lui donnent une visibilité en temps réel sur son activité ; ils font sa comptabilité et organisent ses projets et ses équipes ; ils lui donnent une visibilité sur le web et proposent de vendre en ligne ses produits en quelques clics… simples d’utilisation, ils font gagner du temps et permettent de se concentrer sur l’essentiel : le métier et les clients.

Mais peut-on se fier uniquement à un outil ? Comment un algorithme réagit-il dans un contexte particulier comme une crise sanitaire, ou celle d’un marché « disrupté » par l’arrivée d’un Amazon ou d’un Uber ? Comment gère-t-il la perte d’un gros client ? Et plus profondément, comment répond-il à nos émotions humaines ?

C’est là que j’interviens.  Mon rôle de conseiller est d’apporter de la sérénité et de l’envie à l’entrepreneur, et de l’accompagner dans la réalisation de ses objectifs.

4. Vous proposez ainsi de « louer » un DG à temps partagé. Pouvez-vous nous en dire plus ?

C’est là que mon modèle apporte une véritable rupture avec le code du conseil et de l’accompagnement, qui consiste à facturer du temps, alors qu’un dirigeant a besoin de s’approprier des compétences !

La notion de temps partagé existe selon plusieurs modèles. Parfois il s’agit d’une embauche en CDD ou CDI par une organisation qui va mettre ses collaborateurs au service d’une entreprise, sous forme de partage salarial, voire sous la forme d’interim.

Avec mon modèle unique (Le temps partagé selon KAIROS), j’instaure une relation flexible, avec un contrat de prestation de services, qui lève les freins. Il n’y a plus de limite pour accéder à des compétences multiples.  La collaboration est basée sur l’objectif. C’est l’objectif qui définit la tâche et son rythme.

Chaque décision dans une entreprise entraîne des interactions, et entre deux actions, il peut se passer plusieurs jours. Je profite de cet espace-temps pour accompagner d’autres entrepreneurs en parallèle, et être présent auprès du dirigeant non pas tous les lundis, mais à chaque fois qu’il en a besoin. Cet accompagnement se fait sous une forme forfaitaire pour permettre d’être omni-présent (en présentiel, téléphone, visio, mail…) sans surcoûts ni surprise budgétaire.

5. Avec la pandémie de Covid-19, la majorité des entreprises ont connu une baisse de leur CA. Les DG étaient-ils, selon vous, assez préparés pour faire face à cette crise ?

Il est difficile d’imaginer quelque chose d’inimaginable. En revanche le rôle d’un DG est de savoir intégrer au mieux les changements et les transformer en opportunités. Là encore, en se faisant accompagner, il peut bénéficier d’un œil extérieur, d’une vision autre, d’une expérience différente. Il doit pouvoir échanger avec quelqu’un qu’il connaît, en toute confiance, sans jugement ni relation de subordination, tout en poursuivant sa gestion au quotidien.

6. La politique du rebond est-elle assez répandue en France ?

Le rebond est un état d’esprit. C’est le dirigeant qui porte cette valeur en lui. L’entrepreneur « sachant-tout-faire » va rencontrer de nombreuses embuches, alors que « l’entrepreneur-accompagné » aura plus tendance à anticiper, à tester, et trouvera avec son entourage des nouvelles pistes. Dans les pays de culture germanique ou nordique, où j’ai eu l’occasion de travailler longuement, se faire accompagner est un réalité quotidienne pour les chefs d’entreprise. Et lors des précédentes crises (le passage à l’Euro, la bulle internet, le Krach boursier de 2001-2002, les Subprimes en 2008…) il y régnait un climat plus serein, lié, entre autres, à cette ouverture d’esprit.

7. Entendez-vous également orienter les DG dans leurs demandes d’aides, pour surmonter la crise ?

L’expert-comptable est en général celui vers qui l’on va se tourner pour aller chercher les différentes aides. Toutefois, selon la taille de l’entreprise, un DAF (à temps partagé, toujours selon le modèle KAIROS) a tout son sens.

8. Votre service est-il aussi une façon de lutter contre la solitude du DG ?

Il s’agit sans doute de la mission première. On attend d’un DG qu’il ait réponse à tout, dans tous les domaines. Or, s’il existe de nombreuses formations et diplômes pour devenir un expert dans son métier, il n’y en a pas pour devenir DG ! Comment prendre en toute sérénité des décisions ? En échanger au préalable avec son « DG Miroir » est une source de quiétude et de sérénité.

9. Que diriez-vous aux DG qui auraient peur de perdre leur pouvoir de décision ?

Un DG qui sait s’entourer de personnes fortes, apportant des solutions, des idées, et fortement engagées dans leurs actions ne peuvent que permettre à ce DG de réussir, de prendre de la hauteur et de faire réussir son entreprise. Mon intervention de DG à temps partagé peut s’apparenter à celui d’un « Jiminy Cricket » pour un DG en place.

A qui s’adressent principalement vos services ?

A tout Dirigeant, quelle que soit la taille de l’entreprise ou son secteur d’activité, qui veut mieux vivre de son entreprise, mais qui ne sait pas forcément sur quelle ficelle tirer en premier.

Parce qu’une entreprise et CALADE Conseils, ça peut fonctionner sans, mais ça marche beaucoup mieux avec !